A mon cher ami Georg,
Après que tu m’as découvert, il n’était pas sorcier de me trouver : la difficulté maintenant, c’est de me perdre…
Le Crucifié.
C’est par cette dernière lettre poignante de Nietzsche envoyée de Turin le 4 janvier 1889 sans adresse précise, sans date, en très grandes lettres tracées de manière enfantine au crayon papier sur de morceau de papier à lignes que s’achève Nietzsche Essai sur le radicalisme aristocratique de Georg Brandes, essayiste, homme littéraire et historien danois qui présenta le premier les pensées de Nietzsche au public de son temps par une série de conférences débutées en 1888. Témoignage concis de l’essentiel de la pensée Nietzschéenne mais également de la politique éthique que Brandes résume par la formule « radicalisme aristocratique » dont Nietzsche écrira le 2 décembre 1887 : « L’expression ‘radicalisme aristocratique’ dont vous vous servez, est très bonne. C’est, avec votre permission, la formule la plus judicieuse que j’aie lue jusqu’ici sur mon compte. »
L’essai est de facture limpide et sa lecture est rendue émouvante par les lettres du philosophe. La postface de Claudine Delphis nous renseigne sur Georg Brandes, personnage influent à qui, de nombreux auteurs danois doivent beaucoup, en autres Karen Blixen.
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